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Sylvie Germain, Petites scènes capitales
Sylvie Germain, Petites scènes capitales
La petite Lili joue à regarder des photos avec sa grand-mère. Des photos d'elle-même, lorsqu'elle était encore un tout petit bébé dans les bras de sa mère. Le jeu est innocent et ritualisé comme une comptine mais il amène de profondes questions pour l'enfant : qui est-elle ? et où se trouve cette mère qu'elle ne connaît pas et dont on ne parle jamais ? Une mère partie très tôt, dont on lui a dit qu'elle avait disparu en mer mais que peut-on affirmer puisque le corps n'a jamais été retrouvé ?
Le roman est construit par scènes juxtaposées, de petites scènes parfois anodines où l'on aperçoit le cours d'une vie entière. Une enfance protégée entre sa grand-mère et son père, puis le mariage de ce dernier et la recherche d'une place dans cette famille augmentée d'une belle-mère et de quatre enfants près desquels elle se sent un peu étrangère. Des doutes, des questions, des ébauches de réponses, et la mort, la naissance, la mort qui frappe encore, brutale ou presque imperceptible.
Au fil de ces scènes, on découvre la vie de Lili, son parcours sinueux à la recherche d'elle-même. Sylvie Germain décrit cela avec une écriture poétique, musicale, belle et douloureuse comme un cristal brisé. Et sur les éclats diffus de ce cristal, nous devinons le chemin de Lili, comme un labyrinthe d'existence entrevu par petites touches.
Sylvie Germain, Petites scènes capitales, Albin Michel, 2013
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